Le 6 août 2013
Madame la Première Ministre,
Le 1er août
dernier, la compagnie TransCanada Pipeline – avec la bénédiction du
gouvernement Harper – a confirmé son projet de construction d’un nouveau
pipeline, qui permettrait de faire circuler quotidiennement plus d’un millions
de barils de pétrole brut sur le territoire québécois.
Pour produire un seul baril de pétrole provenant des sables
bitumineux, il faut entre 3 et 4 barils d’eau douce. Une fois utilisée, cette
eau se retrouve hautement contaminée par les hydrocarbures, le benzène,
l’arsenic, le mercure, etc.
Souhaitons-nous
réellement soumettre nos rivières et nos lacs à ces produits toxiques
qui iront ensuite se jeter dans notre magnifique fleuve St‑Laurent? Sommes-nous
si désireux d’aider des entreprises pétrolières à faire des profits, au point de menacer nos milieux de vie?
L’Office national de l’énergie prévoit que la
production totale canadienne doit atteindre six millions de barils par jour
d’ici 20 ans (Cf. Avenir
énergétique du Canada : offre et demande énergétique à l’horizon 2035)
Au Québec, les dirigeants de TransCanada ont inscrit neuf
lobbyistes et deux lobbyistes-conseils au registre du Québec, afin de propager
la « bonne nouvelle » : selon
eux, les pipelines sont sécuritaires. Pouvions-nous vraiment nous attendre à ce
qu’ils disent le contraire? Rappelons-nous le scandale des producteurs de
cigarettes! (Cf. http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=188023)
Ce projet d’exportation des sables bitumineux et du pétrole ne
donnera absolument rien pour le développement des communautés. Au contraire, et
comme on peut le voir avec la catastrophe de Lac-Mégantic, les profits sont
pour les entreprises, les frais pour les citoyens.
Lors de votre discours inaugural, le 30 octobre 2012, vous disiez
aux Québécoises et aux Québécois:
« Nous voulons un développement moderne, durable, responsable et rassembleur. Un développement économique juste et équitable, qui répond aux exigences du XXIe siècle et non à celles du profit à tout prix et à courte vue. »
« Nous voulons un développement moderne, durable, responsable et rassembleur. Un développement économique juste et équitable, qui répond aux exigences du XXIe siècle et non à celles du profit à tout prix et à courte vue. »
En regard du transport et des énergies propres, vous en avez
fait rêver plusieurs :
« Réduisons nos importations de pétrole en
les remplaçant par l’électricité et on va s’enrichir. Fabriquons, inventons des
techniques pour électrifier nos transports, édifions un savoir-faire québécois
que nous pourrons ensuite exporter partout dans le monde. Utilisons notre
énergie propre pour attirer des investissements à valeur ajoutée. Cette stratégie d’enrichissement nous permettra du même coup d’atteindre
notre objectif de réduction de 25 % de nos émissions de gaz à effet de
serre. La protection de l’environnement n’est pas un obstacle au développement
économique. Au XXIe siècle, c’est un facteur d’enrichissement pour tous. »
Nous sommes d’accord avec
vous, Madame la Première Ministre : le pétrole et les désastres
écologiques relèvent du passé. Dans la circonscription de Groulx comme ailleurs
au Québec, les solidaires appuient une telle vision et les mesures nécessaires
pour atteindre ces objectifs, pour le bien commun.
Recevez, Madame Marois,
mes salutations les meilleures.
Sylvie Giguère
porte-parole de Québec solidaire Groulx